Dans cet article, nous tentons d’étudier comment la poétique de Philippe Jaccottet effectue un cheminement vers la transparence, en examinant la cohérence de son être au monde, de sa faon de percevoir et d’écrire le monde, sans oublier sa rencontre avec la 《pensée orientale 》 (poétique et philosophique). L’oubli du moi, au sens du dépouillement et de l’effacement du sujet, constitue la condition de la transparence de l’être, qui conduit à l’ouverture au monde et à la rencontre avec le paysage. Avec ce choix existentiel et éthique, Jaccottet porte son attention aux choses concrètes et sensibles, dans une perception basée sur le《non-savoir 》, et accède à la transparence de la perception par un passage libre, au sein des contraires considérés comme complémentaires plutöt que contradictoires. Avec sa remise en question de l’image, Jaccottet tente de faire transparatre la réalité des choses par la《 transparence 》 du langage. Ce principe esthétique de la poétique de Jaccottet est au fond un stade de l’《 entre-deux 》 : entre le vide et le plein, entre la voix et le silence.